|
Pour une personne du
grand âge, quitter le domicile où elle
a passé parfois toute sa vie constitue
toujours une rupture qu'il faut atténuer. Le
maintien du maximum d'habitudes et de
repères antérieurs, la poursuite de
ses activités
préférées, la
possibilité de se recréer un
"chez-soi" dans un univers collectif en amenant du
mobilier personnel, voire son animal
préféré, s'avèrent
essentiels pour la réussite d'une
entrée et d'un séjour en maison de
retraite. La possibilité d'amener son animal
de compagnie permet à la Personne
Agée de s'obliger à des
activités, d'être encore utile, de
garder des repères et une relation affective
dans sa vie quotidienne, bref de lutter contre la
perte d'autonomie et le goût de vivre.
L'animal l'oblige à demeurer altruiste et
à s'ouvrir vers l'extérieur. Il
demeure un précieux sujet
d'intérêt et de conversation avec
autrui. Il faut le faire manger, le sortir, assurer
quotidiennement certains soins et ne pas oublier
les rendez-vous chez le vétérinaire.
Une relation particulière s'établit
entre les Personnes Agées et leurs animaux
de compagnie car ils sont souvent les derniers
êtres vivants qui les aiment au quotidien.
Qu'ils soient communs ou personnels, les animaux
pallient un déficit affectif
omniprésent à l'automne et à
la fin de la vie. Leur présence peut avoir
des résultats spectaculaires sur les
personnes les plus prostrées qui sortent de
leur létargie à la seule vue de ces
compagnons de l'être humain.
|
Si les animaux apportent
d'indéniables bienfaits à nos
Aînés à domicile comme en institution,
ils peuvent être aussi à l'origine
d'inconvénients et de conflits. Mais la Vie
n'est-elle pas faite aussi de conflits avec son entourage ?
Dans un univers collectif, l'essentiel est surtout d'exister
et de ne pas être seulement objet de soins. Il faut
être attentif aux perturbations que les animaux
peuvent générer, notamment pour des raisons
d'hygiène et de voisinage. Surtout en
collectivité, les animaux souffrent souvent de
suralimentation, de nombreuses personnes les sollicitant
fréquemment à manger.
Des spécialistes ont
constaté les bienfaits suivants liés
à la présence d'animaux :
- elle permet de lutter
efficacement contre la solitude et le
stress,
- elle stimule
émotionnellement les personnes les plus
vulnérables, atteintes notamment de
déficits cognitifs et de la maladie
d'Alzheimer,
- elle crée des
liens affectifs bénéfiques pour
tous,
- elle maintient ou
rétablit le sentiment
d'utilité,
- elle est vecteur de
relations sociales,
- elle procure un sentiment
de sécurité et favorise l'estime
de soi,
- elle structure la vie
quotidienne des Personnes Agées par les
activités qu'elle exige,
- elle maintient
l'indépendance de la personne et ralentit
sa perte d'autonomie.
|
|
Des études ont
démontré également que
:
- fixer un poisson dans un
aquarium pendant 3 minutes diminue la tension
artérielle,
- la présence
d'animaux favorise la reprise de poids d'une
personne du grand âge,
- la compagnie d'animaux
diminue l'agressivité des Personnes
Agées.
|
|
|
Voilà plus de 30 ans
que la Cité Saint Joseph a commencé
à favoriser la relation de ses
résidents avec le monde animal par la
présence d'animaux communs ou
élevés dans une mini-ferme. Ses
logements, majoritairement de plain-pied, et ses
grands espaces verts lui ont permis cette
présence et l'accueil d'animaux domestiques
personnels après une période d'essai.
Il faut bien convenir que cela n'est pas toujours
possible en institution et qu'une architecture
spécifique doit être pensée
pour cet accueil quand elle est possible. La
conception actuelle de structures sur le seul
modèle hospitalier, avec des "chambres de
malades" standard, fonctionnelles et bien
équipées
|
certes, mais
prévues seulement pour le soin mais non pour
y vivre durant un séjour de plusieurs mois
ou années, autorise rarement l'accueil
d'animaux de compagnie. L'application stricte de
normes de plus en plus contraignantes, liées
à l'hébergement d'une population
âgée très vulnérable, ne
favorise pas la présence d'animaux. Les
maisons de retraite acceptant les animaux de
compagnie sont hélas encore peu
nombreuses.
|
|
|
Il y a une vingtaine
d'années, la Cité St Joseph avait
adopté un fox-terrier suite au
décès de son maître, un
monsieur âgé sur fauteuil roulant
domicilié près du chef lieu de
canton. C'était cela ou l'euthanasie. TITI
s'est rapidement intégré dans la vie
de l'établissement, tant avec les
Résidents qu'avec les membres du Personnel.
Il n'accédait qu'aux espaces communautaires
à l'exception de la cuisine et de la salle
à manger. TITI participait à la vie
de la Cité St Joseph et même à
la surveillance nocturne, avec l'Aide Soignante de
service la nuit. Son attention aux Résidents
a atteint un niveau que personne n'aurait
imaginé. Quand une personne
âgée de l'établissement chutait
ou fuguait, TITI prévenait la
première Aide Soignante de service qu'il
rencontrait en lui tirant le bas du pantalon de sa
tenue de travail. Il poussait sa conscience
professionnelle à accompagner le
Résident désorienté qui
déambulait dans le parc et à prevenir
dès qu'il franchissait l'entrée de la
Cité St Joseph donnant sur la rue. Toute
l'équipe était au courant
|
et recherchait rapidement le
problème annoncé par le chien
( N'est-ce pas
mieux que la surveillance par bracelet
électronique? ).
TITI est mort de vieillesse mais son souvenir
demeure bien graver chez les personnels anciens.
TITI possède sa photo en bonne place dans
l'établissement.
|
|